jeudi 18 décembre 2008

John Batho, nos impressions.

Tout d’abord, il y a ce nom : John Batho. B - A -T – H - O. Nom pour le moins inconnu qui ne m’évoquait absolument rien.

Puis il y a eu l’œuvre. Photographies vivement colorées, à la construction rigoureuse, où chaque détail et chaque forme semblent être pensé. Mais aussi ces photographies qui touchent et murmurent directement des sentiments aux oreilles des spectateurs. Miroir blanc et Impers mastics suggérant un vide palpable, la mort peut-être ? Mais aussi des photos plus paisibles, telles que Nageuses d’où il ressort une paix intérieure,- position fœtale ?

L’œuvre fut ensuite accompagnée de la découverte de la vie de l’homme. S’il a été marié à une photographe qui, elle, privilégie le noir et blanc, il en demeure toujours sa volonté de « photographier la couleur ».

Enfin, il y a eu la rencontre avec l’homme. Rencontre terriblement touchante avec cette belle personne, fragile dans le fond, qui parle de sa carrière, de la photo et de la vie avec une incroyable humilité et une grande intégrité (« J’aurais pu faire du cliché alimentaire mais ça ne m’intéressait pas. ») Rencontre avec cet homme qui vient sublimer toute son œuvre et donner une autre dimension à ses clichés. Clichés où l’on met toute la technique en œuvre afin d’arriver au rendu souhaité.

« La photographie demeure pour [lui] une rencontre silencieuse, immobile, une confrontation de la pensée et de l’émotion avec la réalité. »

Emotion partagée. (Robin Guivarc’h, SON)

Pourquoi la couleur ? « La couleur est une sensation qui dépend du matériel qu’on prend : c’est un ressenti » John Batho sait formuler des questions étonnantes : « Est-ce que la photo a quelque chose à dire sur la couleur ? » La couleur, chose déterminante dans ses photographies, est un moyen pour envoyer une émotion-sensation (exemple : le rose). Il dit aussi : « ce qui compte dans le travail en couleur, c’est le rapport entre elles »

On comprend aussi pourquoi il n’y a pas de visage : dès l’instant que l’on voit un visage, on ne regarde plus que cela. Ce qu’il cherche dans l’image, c’est la sensation : on doit s’interroger dessus.

C’est un homme qui veut partager, marquer ses photos dans le temps. La photographie « buvarde » le temps et l’œuvre appartient à celui que la voit. (Amandine Lekhal, SON)